Les foyers de grippe aviaire se multiplient dans les élevages français
Selon le dernier bulletin de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale du 18 novembre 2025, la France a enregistré cette semaine treize nouveaux cas de grippe aviaire en élevages, principalement en Vendée. Elle recense également 54 cas confirmés dans la faune sauvage.
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L’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) progresse en Europe, avec de nouveaux foyers détectés sur plusieurs fronts dans les élevages et l’avifaune sauvage entre le 10 et le 16 novembre 2025, révèle le dernier bulletin de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) publié le 18 novembre 2025. La France ne fait pas exception puisque la situation se dégrade rapidement.
24 élevages français frappés au 18 novembre 2025
L’ESA rapporte cette semaine 54 nouveaux cas dans l’avifaune sauvage en France, dont 45 chez des grues cendrées « dans de nombreux département de la Moselle au nord-est aux Landes au sud-ouest ». Depuis la mi-octobre, les premiers cas sauvages ont été détectés dans les départements de la Charente, des Vosges, des Pyrénées-Atlantiques, des Ardennes et de la Loire-Atlantique.
En élevage, les cas confirmés repartent fortement à la hausse avec treize nouveaux foyers. Les infections ont été détectées en Dordogne dans un élevage de canards (13 novembre), et en Gironde dans une basse-cour (22 octobre). Onze nouveaux cas ont été confirmés en Vendée « au sein d’élevages de canards vaccinés, de dindes, de gallus et multi-espèces ».
La France comptabilise ainsi un total de 24 foyers en élevage. Face à cette « recrudescence des cas », le ministère de l’Agriculture a relevé le 21 octobre dernier le niveau de risque pour l’IAHP de « modéré » à « élevé », impliquant des mesures de biosécurité renforcée dans les élevages.
Une situation susceptible de s’aggraver
Depuis la mi-octobre, « la circulation du virus de l’IAHP H5N1 est d’une intensité exceptionnelle chez les grues en Allemagne dans le contexte d’un épisode de mortalités important en cours », précise l’ESA. Ce phénomène a été suivi en France par le signalement « de très nombreux cas de mortalité groupés de grues infectées », ce qui suggère « une introduction massive de ces virus en France par l’intermédiaire de grues cendrées ».
L’ESA met également en garde contre un risque de propagation vers d’autres espèces sauvages et de contamination de l’environnement par des cadavres d’animaux infectés. Chez les volailles, la circulation du virus est précoce. « Les détections des virus de l’IAHP étaient sporadiques jusqu’à la mi-octobre 2025 et sont maintenant à un niveau élevé », souligne l’ESA. Le risque d’introduction en élevage s’accentue, et pourrait se produire indépendamment des mouvements migratoires.
Dans son bulletin, l’ESA insiste sur la nécessité « d’une mobilisation et d’une attention sans faille » de l’ensemble de la filière avicole française, du couvoir à l’abattoir. Elle rappelle que « toutes les mesures permettant de prévenir l’introduction du virus en élevage […], notamment la mise à l’abri des volailles, doivent être scrupuleusement mises en œuvre sur le territoire ». Les autorités sanitaires redoutent qu’une dynamique d’infection comparable à celle observée en Allemagne puisse « également advenir en France ».
FNSEA et Jeunes Agriculteurs réclament des aides
Face à cette situation « extrêmement préoccupante en France et tout particulièrement en Vendée », la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) de la Vendée ont appelé la ministre de l’Agriculture, dans un communiqué du 17 novembre, à prendre des mesures économiques immédiates pour soutenir les éleveurs frappés par cette nouvelle épizootie de grippe aviaire. Les deux syndicats reprochent notamment que l’annonce actuelle de l’enveloppe de 4 millions d’euros ne concerne pas l’épisode en cours.
Les éleveurs de Vendée font face à des mesures « particulièrement contraignantes pour les exploitations » et ont des « conséquences économiques lourdes : pertes de production, blocages commerciaux, surcoûts organisationnels et inquiétudes quant à la pérennité de nombreuses exploitations », soulignent-ils.
La FDSEA et JA de la Vendée demandent dont au gouvernement la mise en place rapide d’un dispositif d’indemnisation couvrant l’ensemble des éleveurs touchés. Ils demandent également la prise en charge totale de la vaccination dans les élevages. « Les éleveurs ne peuvent pas attendre un an avant l’ouverture effective d’un dispositif d’indemnisation : ils ont besoin d’un accompagnement immédiat pour faire face aux pertes déjà engagées et assurer la continuité de leur activité », alertent-ils.
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